3 Choses à Savoir Sur l'Augmentation De Capital
Ce billet s’adresse avant tout aux débutants en bourse qui n’ont jamais vécu d’augmentation de capital mais aimeraient connaître ses rouages dans les grandes lignes.
Dans le milieu de la finance, les entreprises ont parfois besoin de capitaux frais, pour quelque raison que ce soit : une grosse acquisition en vue, le financement d’un projet onéreux, etc, et font alors appel au grand public et aux investisseurs institutionnels pour apporter ces fonds via une augmentation de capital (une "AK" , dans le jargon).
En théorie, quand une société annonce une AK en actions, elle communique les modalités pratique de souscription à toutes les banques et à tous les courtiers. Il en résulte que si vous êtes déjà actionnaire de ladite entreprise au moment de l’annonce, votre courtier vous enverra généralement un email pour vous prévenir du lancement de l’AK ainsi que de ses modalités pratiques (période de souscription, attribution des DPS, etc). Si par contre vous ne possédez aucune action de celle-ci, pas de panique, vous trouverez quand même l’information dans la section « actualités » ou « communications » de votre compte-titres.
Les Droits Préférentiels de Souscription (DPS)
Tout le monde peut souscrire à une augmentation de capital publique. Aussi bien les actionnaires existants que les non-actionnaires. Il existe néanmoins une grosse différence entre ces deux parties : les premiers recevront assez souvent des DPS aux frais de la princesse alors que les non-actionnaires, en toute logique, ne recevront rien.
Petite interlude sur le DPS : celui-ci est un produit coté en bourse en continu, comme une action, pendant une période très courte (généralement pendant la durée de la période de souscription à l’AK ou un peu moins longtemps (exemple : trois semaines). Celui-ci fluctue donc selon l’offre et la demande et pourra être acheté ou vendu en passant un ordre classique.
Mais revenons à nos moutons : les actionnaires existants recevront donc un nombre de DPS au prorata du nombre d’actions qu’ils détiennent en portefeuille (par exemple, un DPS pour une action détenue) tandis que les non-actionnaires devront les acheter sur le marché.
Au terme de la période de souscription, avant la date butoir, tout ce petit monde pourra échanger ses Droits contre un certain nombre d’Actions Nouvelles, ce nombre étant fixé dans les modalités.
Par exemple, si l’entreprise augmente son capital de 100 à 150 millions d’euros, elle proposera d’obtenir 5 actions nouvelles pour 10 anciennes détenues (soit 10 DPS).
Et la dilution lors de l'augmentation de capital?
L’actionnaire qui participe à cette AK évitera ainsi une forte dilution de la ligne d’actions, à cause de l’émission des nouvelles actions. Par contre, celui qui choisit de ne pas y souscrire verra fondre son BNA (Bénéfice Net par Action), ainsi que ses droits de vote et souvent ses dividendes.
Pour forcer un peu la main aux récalcitrants et également réussir son AK, la société proposera bien souvent de vendre les nouvelles actions à un prix bien inférieur à celui du marché. Souvent, ce qu’on appelle la « prime d’émission » tourne autour de 30% de rabais, voire plus.
Il arrive également que certains actionnaires existants ne souscrivent pas à l’AK mais vendent leurs DPS sur le marché pour récupérer de l’argent (DPS obtenus gratuitement, rappelons-le).
Droits réductibles ou irréductibles, kézaco?
En effet, il arrive parfois qu’une augmentation de capital soit un tel succès qu’elle se retrouve sur-souscrite (exemple : 3 millions d’actions nouvelles sont demandées pour seulement 2 millions disponibles). Dans ce cas, tout le monde ne sera pas servi. Les premiers à passer à table seront les actionnaires institutionnels (entreprises, holdings) ainsi que les actionnaires existants. Tous ceux-là recevront des DPS à titre "irréductibles" , c’est-à-dire qu’ils seront certains d’obtenir leurs actions nouvelles à la fin de la période de souscription.
Ensuite, s’il reste à manger (parfois des miettes), les non-actionnaires, qui ont acheté leurs DPS sur le marché (à titre réductibles donc), seront servis.
Parfois, ceux-ci n’obtiendront qu’une partie des actions demandées, ou rien du tout. Leur courtier ou leur banque se verra alors contrainte de rembourser le prix des DPS non-exercés…
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