Le secteur de la nourriture durable et alternative est-il un bon investissement? Avec la démographie galopante, il deviendra peut-être de plus en plus difficile de nourrir tout les habitants de la terre avec les méthodes traditionnelles et il faudra envisager d’autres moyens, plus durables…
Sommaire :
Un ETF sur la nourriture durable
Effectivement, des approches alternatives devront sans doute être développées, et la bonne nouvelle, c’est qu’on peut d’ores et déjà investir dans le secteur de la nourriture durable et alternative avec un tracker, justement dénommé FOOD.
Le hic, c’est qu’il n’en existe qu’un seul. C’est à la fois un avantage et un inconvénient : l’avantage est qu’on ne doit pas choisir entre différents ETFs et l’inconvénient est que s’il est de mauvaise qualité, on devra passer à autre chose et on ne pourra pas investir dans le secteur tant qu’un émetteur concurrent n’aura pas mis un autre tracker sur le marché.
L’ETF Rize Sustainable Future of Food (FOOD)
- Frais annuels : 0,45%
- ISIN : IE00BLRPQH31
- Réplication : physique
- Domicile : Irlande
- Politique de distribution : capitalisation/accumulation des dividendes
Le tracker Rize Sustainable Future of Food (FOOD) réplique comme son ombre l’indice Foxberry Tematica Research Sustainable Future of Food. Il possède 31 millions d’euros d’actifs sous gestion et son panier comporte 44 sociétés sous-jacentes.
Rize est un émetteur d’ETFs connu pour ses produits “alternatifs”, puisqu’il propose également un ETF Cannabis dont je parlais dans cet article, un ETF Cybersécurité et un autre sur l’éducation aux technologies et l’apprentissage digital.
La composition du tracker FOOD
Dans le tracker qui nous intéresse, celui sur la nourriture durable, on retrouve évidemment des poitures comme le producteur de “fausse viande” Beyond Meat, le fabricant de machines agricoles John Deere ou la coopérative fruitière Calavo Growers.
Il y a aussi les boissons au soja Vitasoy, les emballages Ball, et même une entreprise suédoise au nom imprononçable qui fabrique des pâtes et du papier, Billerud Korsnäs, ainsi qu’un producteur japonais d’algues : Euglena.
C’est un bien joli panier, et toutes ces boîtes ont en commun le fait qu’elles tiennent compte des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance d’entreprise pour leur développement. C’est donc un bon point pour celui/celle qui recherche des investissements éthiques, même si la frontière entre l’éthique et le non-éthique est parfois assez floue ou ténue.
L’unique défaut (très relatif) que je trouve à ce tracker étant sa taille, puisque le nombre d’actifs sous gestion vient de dépasser les 50 millions de dollars (41 millions d’euros) à l’heure actuelle. Ce nombre peut heureusement évoluer à la hausse si l’ETF rencontre du succès (il n’existe que depuis août 2020 après tout). En outre, je considère souvent qu’un tracker avec une taille supérieure à 20 millions d’euros est plus ou moins à l’abri d’un delisting par l’émetteur.
Conclusion
Le stock picking (choix d’actions individuelles) dans le secteur de la nourriture durable et alternative étant très risqué à cause de la concurrence extrêmement forte qui y règne et de l’absence de moat économique pour la plupart des intervenants, il est naturel de s’orienter vers un tracker pour y investir.
On peut soit se tourner vers le Rize Sustainable Future of Food, l’unique tracker disponible pour les investisseurs européens sur la nourriture du futur, soit attendre qu’un émetteur d’ETFs concurrent sorte un produit un peu moins cher, même si les frais annuels du tracker FOOD, 0,45%, sont dans la moyenne.
Rejoignez notre groupe Facebook sur la bourse & l’investissement 🙂
Avertissement : Les informations contenues dans cette analyse sur la nourriture durable ne sont pas des conseils d’achat. Par conséquent, l’auteur ne pourra être tenu responsable en cas de pertes sur le(s) produit(s) concerné(s). Tout investissement comporte des risques de pertes. Pour plus d’infos, voyez nos mentions légales.
roger
Bonjour Nathanel,
Merci pour cet article, encore une fois très intéressant.
Je trouve juste dommage que vous vous limitiez aux investissements “UCITS”, car il est assez facile d’obtenir une dérogation pour avoir un “statut professionnel” et ainsi pouvoir faire du picking en non UCITS…
J’imagine ainsi qu’il existe ainsi d’autres trackers sur la nourriture durable, aux USA notamment…. J’ai remarqué par ailleurs que les ETS non UCITS sont plus nombreux et généralement moins chers…
Nathanael Dumortier
Oui, je me limite aux tracker disponibles pour les européens parce que la grande majorité des lecteurs est justement limitée à ces ETFs.
Mais comment faut-il faire pour obtenir un statut professionnel? Je dois dire que le sujet m’intéresse.
Et deuxième question, est-ce légal?
Roger
A ma connaissance, il faut passer par une banque qui se charge de vous obtenir ce statut (un questionnaire et quelques papiers à signer), qui dans se cas prend au moins 0.5% de frais pour chaque ordre passé… assez facile pour un client d’une banque privé, sûrement moins facile pour l’investisseur isolé et impossible par Degiro par exemple qui de facto se focalise sur les UCITS compliant…