"Investissez", qu'ils disaient.

"Investissez", qu'ils disaient.

Investissez, qu'ils disaient! On nous le dit, on nous le répète : le Belge, champion du compte d'épargne, perd l'argent qu'il aurait pu conserver en prenant quelques risques. M. Draghi se désolait voici peu de l'incurie des gens : "ils ne voient que les taux et ne tiennent pas compte de l'inflation. Or l'un compense l'autre". Il faudrait donc investir et prendre plus de risques.

Oui mais voilà : comment et où investir?

Commençons par un point de vue personnel : celui qui aujourd'hui plonge pour la première fois les mains dans le cambouis de la Bourse est un oiseau pour le chat. A peine promu investisseur, le voilà déjà dépouillé. Je m'explique.

Nous sommes au plus haut du plus haut... Les marchés accumulent les records. Le Dow Jones, porté par les promesses de Trump, a grimpé à 20.000 points en décembre, 21.000 en janvier et 22.000 en août. Et cela alors même que Trump n'a pas réalisé la moindre action concrète, et qu'il va traîner la Russie comme un boulet. Tous les jours on se dit "ça va se casser la gu....", et tous les jours (ou presque) ça monte. Allez comprendre.

Mais voilà : les marchés ont toujours raison.

Surtout quand ils n'ont rien appris.

L'euro reprendra-il les rennes? La reprise annoncée sera-t-elle au rendez-vous? Etrange reprise inaugurée par un freinage de la BCE qui annonce la fin des rachats d'actifs et de la planche à billets… On avance, puis on recule, on va réduire, "mais pas tout de suite" pour ne pas trop stresser les marchés. L'automne sera chaud, je vous le garantis!

Et ce frein supposé valider "la reprise" ne repose sur aucun progrès tangible, durable. On a créé de la dette pour rien. Juste pour faire tourner les marchés, endetter les peuples avec le V de la victoire pour le chouette nouvel emprunt chèrement obtenu via le FMI. Bravo madame Lagarde.

Cette dette accrue, qu'il faudra rembourser après une austérisation sans précédent, ce sera l'affaire des jeunes via leurs parents, plus tard. Et quand il n'y aura plus rien, les banques se retrouveront bien sûr en défaut à leur tour.

Et l'argent créé de toutes pièces, ils n'en trouveront plus la trace. Ta pension, mon fils, tu peux rêver. Elle est partie dans la reprise, ou du moins ce qu'on en a imaginé. Tout un processus qui t'aura été étranger. Et dont tu paies la note, in fine.

  • Plafonds insensés pour les US et ses réformes irréalistes
  • Gel des planches à billets européens programmés pour l'automne.
  • Ajoutons à cela les tensions entre Corée du nord, la Chine et les Etats-Unis.

Une étincelle et ce sera le grand brasier. Quel en sera l'implacable résultat? L'opportunité, pour la Chine, de mieux asseoir ses conditions. Et nous aurions beau jeu de discuter d'une parité euro-dollar?

Il n'est pas exagéré d'affirmer que les marchés n'ont survécu que par une ponction scandaleuse et délibérée sur le travail, la propriété des gens.

Et qu'on est loin d'avoir déjà tout vu.

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