L’analyse technique est une discipline qui séduit beaucoup de débutants en bourse. Sur le papier, elle a tout pour plaire : elle est simple, visuelle et son apprentissage est rapide. Les néophytes peuvent donc avoir le sentiment d’obtenir un contrôle total sur leurs achats et sur leurs ventes. Malheureusement pour eux, cela se déroule uniquement dans les contes de fées.
Sommaire :
L’analyse technique
L’analyse technique est un domaine intriguant – et attirant – pour les investisseurs qui débutent en bourse. Quand ils se lancent dans la jungle boursière, ils tombent sur toutes sortes de gourous auto-improvisés qui roulent en Lamborghini (de location) ou s’envolent pour une destination exotique à bord de leur jet privé (qui n’existe bien-sûr que dans leurs rêves).
Autant briser le mythe immédiatement : s’ils ont besoin de vous vendre des formations sous forme de fichiers PDF hors de prix ou de monétiser des vidéos YouTube, c’est que leur soi-disant trading si rentable ne leur permet pas de payer leurs factures. C’est un point que nous explique l’inénarrable Charlie Munger dans la courte – mais magnifique – vidéo ci-dessous :
Quand vous commencez l’analyse technique, la plupart des sites spécialisés sur le sujet vous indiquent que les graphiques de prix contiennent tout ce qu’il faut savoir. Selon eux, vous ne devez donc connaître ni ce que fait la société, ni ses données financières. Tout ce qui compte pour eux, c’est le prix de son action.
C’est une affirmation qui n’a aucun sens. C’est un peu comme si vous achetiez une maison sans la visiter ni connaître le quartier, uniquement sur base de son prix. Nous verrons par la suite pourquoi pratiquer cette stratégie est dangereuse et complètement aléatoire.
On vous dit aussi que les mouvements du marché sont induits par les émotions humaines. De plus, on vous affirme que les mouvements des cours ont tendance à se répéter car les humains font alors la même chose sous l’influence de la cupidité et de la peur. Cette fois, c’est vrai, mais seulement en partie. La majorité des ordres de bourse sont en effet exécutés par des robots de trading à haute fréquence, et donc pas uniquement par des êtres humains. Nous reviendrons à ces robots un peu plus loin.
On vous assène alors l’argument séduisant que si vous apprenez à reconnaître et à interpréter ces figures chartistes, et à en dégager un scénario, vous obtiendrez une probabilité supérieure à la moyenne de deviner le sens du marché ou du cours d’une action, et donc, de gagner de l’argent grâce à l’analyse technique.

En outre, les analystes techniques croient en général à l’efficience des marchés, c’est-à-dire au fait que toute l’information disponible au moment T est directement intégrée aux prix des marchés, sans aucune anomalie possible, et qu’il est donc impossible de le battre.
Lire aussi : Clarifier La Théorie De l’Efficience Des Marchés Boursiers
Il s’agit donc d’une contradiction manifeste, car l’objectif principal de l’analyste technique reste quand-même de dégager de l’alpha, c’est-à-dire un rendement supérieur à celui du marché. Sinon pourquoi perdre son temps à analyser des graphiques? Dans ce cas, autant se lancer dans la gestion passive avec des trackers pour égaler le marché et profiter de la vie loin des écrans.
Ayant moi-même beaucoup pratiqué l’analyse technique à mes débuts, et même lu sur le sujet, je peux vous certifier qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’une imposture à grande échelle.
“Mais je connais de bons analystes techniques“
Je connais pourtant d’excellents analyste techniques, qui gagnent beaucoup d’argent grâce à leurs compétences analytiques. C’est un argument qui revient souvent, et ça s’appelle le biais de survivant.
Dans sa célèbre tribune The Superinvestors of Graham-and-Doddsville, Warren Buffett nous expliquait son fameux pari : tout d’abord, on donne une pièce à chacun des 225 millions d’américains et on leur demande de jouer à pile ou face. Les perdants sont alors éliminés et les gagnants peuvent rejouer le lendemain. Les enjeux augmentent lorsque tous les gains précédents sont remis en jeu. Après 10 lancers de pièce, il restera 220.000 américains qui auront réussi 10 lancers d’affilés sur 10, gagnant chacun 1000$.
La nature humaine étant ce qu’elle est, les participants de ce groupe commenceront peut-être à expliquer leur technique révolutionnaire aux membres attrayants du sexe opposé pendant des cocktails.
Ensuite, si l’on continue le jeu du pile ou face pendant 10 jours supplémentaires, le premier groupe ne comptera plus que 225 personnes, qui auront réussi 20 lancers d’affilés, gagnant chacun 1 million de dollars et faisant perdre 225 millions de dollars aux membres du groupe malchanceux.
C’est là que les gagnants du premier groupe, galvanisés par tant de réussite, commenceront à perdre la tête. Ils passeront à la télé, écrirons des livres ou vendrons des formations qui expliquent comment ils ont réussi cette prouesse incroyable, taxant même peut-être d’envieux et de jaloux ceux qui oseraient remettre en cause leurs compétences de haute volée.
Un professeur d’école de commerce sera probablement assez impoli pour évoquer le fait que si 225 millions d’Orangs-outans s’étaient lancés dans un exercice similaire, les résultats auraient été sensiblement les mêmes ; 215 Orangs-outans avec 20 lancers de pièces gagnants consécutifs.
C’est ça, le biais du survivant.
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Biais de confirmation
Quand il négocie des titres en bourse, l’investisseur a en effet tendance à être influencé par toutes sortes de biais cognitifs. En plus du biais du survivant, l’un des biais les plus répandus est le biais de confirmation.
D’après la définition de Wikipédia, il consiste à privilégier les informations confirmant ses idées préconçues ou ses hypothèses et/ou à accorder moins de poids aux hypothèses et informations jouant en défaveur de ses conceptions.
N’importe quel investisseur, donc pas uniquement le trader qui utilise l’analyse technique, peut être sujet au biais de confirmation. Pour ne pas (trop) en souffrir, vous devez, autant que faire se peut, accorder autant d’attention, et même davantage, aux arguments qui détricotent vos idées d’investissements, surtout s’ils ne vous plaisent pas.
Paréidolie
En plus du biais de confirmation, votre simple imagination peut également vous jouer des tours. Le cerveau humain est ainsi fait qu’il est programmé pour fonctionner par association d’idées et pour reconnaître des modèles, y compris là où il n’y en a pas. Le phénomène le plus répandu dont souffrent les analystes technique est la paréidolie, même s’ils ne sont pas toujours au courant de son existence.
Selon Wikipédia, une paréidolie est un phénomène psychologique, impliquant un stimulus (visuel ou auditif) vague et indéterminé, plus ou moins perçu comme reconnaissable. Ce phénomène consiste, par exemple, à identifier une forme familière dans un paysage, un nuage, de la fumée ou encore une tache d’encre.


Si je faisais de l’analyse technique, j’aurais sans doute reconnu les fameuses figures Cheval nuageux, ou Grenouille caféinée. Cela ne vous rappelle rien? Pourtant, des concepts aussi absurdes et dignes d’une diseuse de bonne-aventure ou d’un marabout armé d’osselets tels que Tête et épaules, Tasse avec Anse ou Diamant de creux sont des termes tout à fait sérieux en analyse technique.
Et pourtant… voyons dans le paragraphe suivant ce que nous enseigne Nassim Nicholas Taleb à ce sujet. Pour rappel, Taleb est un flâneur, trader, écrivain, et l’un des meilleurs spécialistes mondiaux dans le domaine des probabilités et de la gestion du risque.
Les gens pensent toujours qu’il y a une “histoire” là où il n’y en a pas.
Nassim Nicholas Taleb
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Le hasard sauvage
Dans son excellent livre Le Hasard Sauvage, Nassim Nicholas Taleb nous indique que le cours des actions n’est dicté à court terme que par des critères totalement aléatoires. Il est impossible de connaître à l’avance comment se comportera un titre, comme il est impossible de deviner les prochains numéros gagnants du Lotto, que ce soit en lisant dans les astres, en tirant des cartes de tarot ou en pratiquant l’analyse technique.
Nicholas Taleb a écrit les excellents Antifragile, Le Hasard Sauvage, Le Cygne Noir et Jouer Sa Peau.
Comme je le précisais plus haut, l’analyse technique a tendance à nous faire observer des événements du passé sous forme de supports, résistances, gaps, moyennes mobiles, pour tenter d’établir des scénarios probables quant à la future hausse ou baisse d’un titre. C’est bien entendu une technique qui fonctionnera approximativement une fois sur deux si on se risque à un grand nombre de prédictions. Mais les probabilités seront exactement les mêmes (50% de réussite) en jouant à pile ou face plusieurs milliers de fois.
Attention : il est tout à fait possible d’être rentable en trading, même pendant une longue période, en ne gagnant que 10% des trades, selon la somme allouée à chaque ordre. C’est la différence entre probabilité et espérance de résultats.
Les traders rentables, malgré le côté aléatoire de leurs gains, pourront alors être sujets à l’ultracrépidarianisme (excès de confiance en soi), aussi connu sous le nom d’effet Dunning-Kruger.
Dans le domaine des marchés financiers, il est possible de gagner de l’argent totalement par hasard.
NASSIM NICHOLAS TALEB, LE HASARD SAUVAGE
Ce qui est également amusant avec les analystes techniques, c’est que quand leurs prédictions, totalement aléatoires, rappelons-le, ne se réalisent pas, ils n’évoqueront pas le hasard ou le fait de s’être trompés mais parlerons d’invalidation de leur scénario. C’est un terme assez technique qui fait plus érudit, même s’il ne veut absolument rien dire.
En lisant Le Hasard Sauvage, on réalise rapidement les motifs observés sur les graphiques ne sont rien de plus que le fruit de notre propre imagination. Nos cerveaux sont câblés pour reconnaître des motifs, qu’ils existent ou non, comme observer des formes dans les nuages. Ainsi, même si les prix du marché peuvent être complètement aléatoires, nous pouvons clairement voir des tendances dans les graphiques. Et il est important de préciser que chaque analyste chartiste livrera sa propre interprétation du graphique, souvent complètement différente de celles des autres.
Une poignée de techniciens ont cru que leurs connaissances en mathématiques pouvaient leur permettre de comprendre les marchés boursiers. La pratique de « l’ingénierie financière » est apparue à coup de doses massives de pseudo-science. Ceux qui pratiquent ces méthodes mesurent le risque en utilisant le passé comme indicateur de l’avenir. À ce stade, je me contenterai de dire que la simple possibilité de distribution non stationnaire fait du concept tout entier une erreur coûteuse.
Nassim Nicholas Taleb, Le hasard sauvage
Biais de rétrospection
Le biais de rétrospection est aussi un biais cognitif qui peut toucher à la fois les spéculateurs qui utilisent l’analyse technique, mais aussi les analystes fondamentaux.
Selon Wikipédia, le biais rétrospectif consiste en une erreur de jugement cognitif désignant la tendance qu’ont les personnes à surestimer rétrospectivement le fait que les événements auraient pu être anticipés moyennant davantage de prévoyance ou de clairvoyance.
Nassim Nicholas Taleb, quant à lui, affirme que le biais de rétrospection est un mécanisme de déni du hasard dans lequel tout événement doit pouvoir se justifier afin d’être le plus prévisible possible, sa fonction étant dès lors de conforter les individus dans leur sentiment de contrôler l’incertitude.
Les événements passés auront toujours l’air moins aléatoires qu’ils ne l’étaient (c’est ce qu’on appelle le « biais de rétrospection »). Plus j’écoutais les gens parler de leur passé, plus je comprenais qu’il s’agissait en grande partie d’explications illusoires concoctées a posteriori. Cela m’était parfois insupportable : quand j’observais les chercheurs en sciences sociales (en particulier en économie) et les investisseurs, j’avais l’impression d’avoir des fous en face de moi.
NASSIM NICHOLAS TALEB, LE HASARD SAUVAGE
Si vous voulez en apprendre plus sur les biais cognitifs, la “bible” dans le domaine est sans aucun doute l’indispensable Système 1, système 2, de Daniel Kahneman.
Les robots de THF
Les bots de Trading à Haute Fréquence (THF) peuvent aussi mettre à mal une stratégie de market timing à court terme sur base de l’analyse technique. Un algorithme basique de trading à haute fréquence peut notamment exécuter les fonctions suivantes :
- Passer des milliers d’ordres icebergs par seconde, c’est-à-dire invisibles.
- Introduire des milliers d’ordres fictifs, visibles, qui s’annuleront au dernier instant.
- Acheter des titres juste sous votre ordre “au marché” pour vous le faire payer 1 ou 2 centimes plus cher (d’où l’intérêt de ne jamais exécuter des ordres au marché mais uniquement à cours limite).
- Détecter les stop-loss et les faire sauter.
- Etc.
Il faut compter avec la force de frappe de ces robots de trading car ils représentent maintenant 70% des ordres introduits sur les marchés en Europe et même 90% aux États-Unis.
Il est presque impossible de jouer contre eux sur le court terme ; le seul moyen de les battre étant de les éviter sur leur terrain de prédilection, le très court terme, et d’investir sur le moyen ou long terme.
La simulation sur Excel
Kevin Lee, du blog The Art of Investment and Trading, a créé un fichier Excel pour bien se rendre compte du côté aléatoire de l’analyse technique et de l’évolution des cours de bourse.
Cette feuille de calcul permet de tester si un ensemble de nombres générés aléatoirement permet de créer des patterns reconnaissables sur un graphique, comme un double ou triple sommet, une rupture de tendance, des supports et des résistances, un range, un canal, etc.

Le fichier génère un prix aléatoire pour chaque jour de cotation dans la colonne value. Le prix du jour suivant est simplement un écart généré aléatoirement par rapport au jour précédent. Tout ce que vous avez à faire est de changer le pourcentage dans la case volatility. N’hésitez pas à le télécharger et à vous amuser à créer des graphiques et des modèles facilement reconnaissables en analyse technique.
Vous pouvez aussi simplement appuyer sur la touche F9 pour actualiser la feuille de calcul et obtenir un autre graphique aléatoire. Le joli graphique ci-dessus provient d’ailleurs de cette feuille Excel.
Conclusion
Les marchés sont complètement aléatoires à court terme, peu importe la stratégie utilisée : analyse fondamentale ou analyse technique. Personne ne peut prédire leurs mouvements. Tous les modèles que nous croyons reconnaître en analyse technique ne sont issus que de notre imagination qui nous joue des tours. De tels patterns peuvent être générés par des événements complètement aléatoires et n’ont aucune valeur prédictive.
Cependant, sur le long terme, les cours des actions refléteront presque toujours la juste valeur de l’entreprise sous-jacente. Je terminerai avec trois citations, l’une de Warren Buffett, l’autre de Peter Lynch et la dernière de John Train.
I realized that technical analysis didn’t work when I turned the chart upside down and didn’t get a different answer.
Warren Buffett
Charts are great for predicting the past.
Peter Lynch
None of the great investors I talked to has never known a market “technician” who actually made money over the long term. These notions are the El Dorados of the marketplace, good only for extracting money from the innocent
John train

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Schwarz
Bonjour,
Votre article est intéressant, merci !
D’un côté, je partage votre point de vue.
Mais de l’autre, que faites-vous de l’auto-prédiction ?
En effet, si bon nombre de personne voient la même chose et agissent en tant que telle, la prédiction s’auto-réalise !
Claudio
Nathanael Dumortier
Bonjour,
Merci 🙂
Le problème de l’auto-prédiction, c’est que :
1. La plupart des ordres passés par les bots de THF sont des ordres iceberg, c’est-à-dire invisible, et on ne connaît pas le contenu de leurs algorithmes.
2. Les intervenants humains agissent sur des horizons de temps très différents.
3. Les intervenants humains voient tous des données différentes : supports et résistances sur des cours différents, etc. Sur 100 analystes, il y aura pratiquement 100 analyses différentes.
Bubner
Bonjour,
Bravo pour ce bel article.
Bien cordialement,
Un investisseur long terme
Nathanael Dumortier
Merci Budner 🙂
Geoffrey
Etant adepte de l’analyse technique et pas du tout de l’analyse fondamentale, je pense que l’on aurait pu faire le même article sur l’analyse fondamentale mais je préfère penser que je n’ai pas les connaissances nécessaires pour critiquer ce domaine.
Alors sommes-nous victimes de notre biais de confirmation ?
PSG vs OM, PC vs Apple… Ce genre de guerre est sans fin.
Néanmoins j’ai envie de rajouter de l’huile sur le feu.
Autant je suis septique sur certaines figures chartistes pour en déduire avec des stats à la clé s’il y aura un retournement ou une continuité dans le mouvement, autant le price action est pour moi du bon sens. La théorie de Dow pour identifier une tendance, la lecture des chandeliers permet d’avoir des informations qui de mon point de vue permet de sortir du 50/50 de chances. Mais personne ne peut deviner le cours bien sûr (pas même les adeptes des analyses fondamentales). On peut juste se faire des plans sur des zones clés. Alors oui on a souvent un plan pour un retournement ou pour une cassure et le cours “invalidera un des 2 scénarios”.
Après le money management fait la différence de mon point de vue. Et même une personne ne réussissant qu’1 trade sur 10 peut être rentable si son ratio est correctement défini.
Des traders rentables depuis des années qui n’utilisent pas l’analyse fondamentale, ca existe contrairement à ce que laisse penser cet article. J’ai du mal à croire à la chance quand plusieurs années de suite, certains sont toujours bien placés dans les classements de concours ou parviennent à réussir les conditions d’entrées de prop firms…
Nathanael Dumortier
Merci pour ce commentaire argumenté.
Effectivement, l’analyste fondamental sera aussi influencé par toutes sortes de biais cognitifs, c’est inévitable et il faut essayer de les identifier pour les supprimer.
Par contre, ses support de travail, c’est-à-dire les comptes de résultat, bilan et cash flow, sont à la base plus solide que le graphique.
Tu as aussi tout à fait raison pour le money management : il ne suffit que d’1 trade gagnant sur 10 pour être rentable, selon la somme allouée à chaque trade.
C’est d’ailleurs un point qui est très bien explicité par Taleb dans Le Hasard Sauvage quand il cite ses anciens collègues, rentables depuis des années, mais inconscients du caractère aléatoire de la chose.
C’est la différence entre probabilité et espérance de résultats.
Benoit
Bonjour,
j’aurais plusieurs points à souligner :
– qu’appelez vous long/terme et court terme ?
– le tableau excel que vous avez peut-être appliqué au long terme également : prenez le Nikkei par exemple… le pétrole, l’argent, l’or, le platine
– vous parlez des robots trader comme quoi ce sont eux qui tradent à plus 70% (ca veut dire quoi, 70% des volumes échangé le sont par les robots?) –> qui est ce qui programme les robots selon vous ? Des robots ou des humains, si ce sont les humains, sur quoi se basent ils ? sur le 50/50 ? s’appuient-ils sur des niveaux concrets ainsi que des indicateurs ?
– votre exemple est parfait avec le triangle ascendant qui est en ralité un biseau ascendant, autrement dit, une figure de retournement… c’est bien de l’avoir choisi : on y voit 2 choses : la figure se realise, et les robots ont éjectés une grande partie de ceux qui spéculaient à la baisse avec une poussée haussière (qui est ptet même dûe à une news éco)
– vous avez probablement dû lire qq part qu’il y a des probas de retournements de tendance et qui augmente plus on augment les unités de tps
– d’autre part, si Charlie Munger avait également pris soin d’analyser la psycho des cours, leurs hedge fond ne serait pas séparé des actions de Barrick Gold après seulement 6 mois, ca je ne crois pas trop que les fondamentaux aient changé à ce point sur l’or… autrement dit : ils ont remarqué que le marché corrigeait, et comment fait-on pour le savoir ? –> demandez à ceux qui ont acheté de l’or en 2011…
– pour les dés, je vous rappelle qu’un dés a une certaine forme, qu’il a un certain poids, frottement et que l’on peu le positionner d’une façon définie dans sa main. Figurez vous que j’avais un dés avec lequel je faisais des 6 50% du tps. Personne d’autre y arrivait… C’était quoi l’astuce : le positionner tjs pareil essayer de le faire rouler à plat avec une certaine force –> en trading c’est pareil, il y a une certaine systématique, un tout, on s’adapte à la psychologie des marchés, aux Robots justement, dès qu’une droite de tendance est cassée en general il y a une correction, sans forcément aboutir à un marché baissier…
Nathanael Dumortier
Bonjour,
Merci d’avoir validé mes propos grâce à ton commentaire, puisque la figure en “biseau ascendant” n’était constituée que de chiffres que j’ai tapé au hasard dans Excel et qui ont abouti à ce graphique.
Et à partir de là, tu en as déduis que :
1. La figure se réalisait.
2. Les robots avaient éjectés une grande partie de ceux qui spéculaient à la baisse.
3. Qu’il y avait sans doute une nouvelle économique.
Bref trois points qui n’existent que dans ton imagination.
En outre, Charlie Munger et Warren Buffett ont toujours dit qu’ils n’achèteraient jamais d’or, et ne l’ont jamais fait. L’achat de Barrick Gold est sans doute du à une décision de Greg Abel.
Il n’ont pas utilisé l’analyse technique pour solder leur position sur Barrick Gold.
Buffett a utilisé un peu l’analyse chartiste jusqu’à ses 19 ans, avant de laisser tomber définitivement quand il s’était rendu compte “que ça ne fonctionnait pas”.
“I realized that technical analysis didn’t work when I turned the chart upside down and didn’t get a different answer.”
Enfin, ils n’ont jamais eu de hedge fund.
Le problème majeur de l’analyse technique, c’est qu’elle ne possède pas de conditions dans lesquelles elle pourrait être réfutée ; elle peut par conséquent être considérée comme fantaisiste.
Benoit
en effet, dans Excel on peut créer n’importe quoi, un marché purement haussier, range et baissier. Et ca montre qu’effectivement avec un plan de trading associé à l’analyse technique on peut même s’en sortir avec l’analyse technique en n’ayant pas de fondamentaux derrière, ce qui est impossible avec l’analyse fondamentale ;).
D’autre part je pensais que Berkshire était un Hedge Fund appartenant à Buffet, mais ce n’est effectivement qu’une société d’investissement, en gros la même chose en couleur.
Le fait que Warren Buffet n’arrive pas à utiliser l’analyse technique ne signifie pas forcément que ca ne sert à rien, mais que ce n’est pas adapté à son style d’investissement.
Pour avoir bossé dans le domaine du développement d’algos dans le domaine industriel, je peux vous assurer qu’il y a principalement des indicateurs techniques qui sont parametrés chaque semaine par des algo d’apprentissage psycho qu’ils font en backtest les WE avant le lundi. Donc ce ne sont pas des figures géométriques, on est d’accord.
Il faut m’expliquer comment les gus ont décidé de sortir de Barrick, car les fondamentaux n’ont pas changé… endettement massif, croissance mauvaise et aucune perspective la planche à billet tourne à flot.
Autre chose, il y a un bouquin interessant de Bulkowsky qui s’est amusé a faire des stats sur les figures chartistes, c’est plutot interessant.
Pour conclure : on est bien d’accord qu’une combinaison d’AT et de AF est optimal, la 1re pour optimiser son entrée et positionner ses stop et la seconde pour sélectionner ses actifs.
Frédéric
Personnellement, je suis passé par tous les “stades” : dénigrer l’analyse technique puis dénigrer l’analyse fondamentale.
Maintenant, je suis un peu plus ouvert, et je pense qu’on peut allier le meilleur de ces deux mondes. La Bourse et les investissements, c’est pas quelque chose d’universel et tranché comme les mathématiques.
Ton article dénonce le biais de confirmation, c’est bien, le problème c’est que toi aussi tu me sembles quelque peu victime de ce même biais en ignorant les principes d’AT qui sont plus sérieux que les tasses avec anses.
Par exemple, la représentation graphique des sentiments d’un marché en bulle (qui passent de l’espoir à l’euphorie puis l’anxiété la peur, la capitulation… je suis sûr que tu vois le type de courbe dont je parle). C’est le genre de mouvements qui se reproduisent encore et encore, sur tout type de marché (là de tête, je pense à la bulle dot com, la bulle crypto de 2017, y a aussi eu une bulle sur le silver y a quelques années…).
On a des outils d’analyse fondamentale pour avoir un ordre de grandeur de ce qui est cher ou pas cher, ça je l’ai lu dans ton blog, mais un graphique c’est quand même plus parlant non ?
Un investisseur avisé préférera toujours déposer de l’argent lorsque le prix a violemment baissé par rapport à l’ATH, que la volatilité est faible, le marché consolide horizontalement… et que tout le monde a un sentiment très bearish (le nombre de fois où Bitcoin auraît disparaître ou que ça intéressait plus personne lors des phases de capitulations ! lol)
Perso, ce que j’aime pas dans l’analyse technique, ou plutôt ce que certains en font, c’est nous faire croire qu’elle peut surperformer le marché alors que c’est très difficile, même des gérants de fonds professionnels ont du mal.
Enfin, je pense que les 2 principaux atouts d’un investisseur ne sont ni l’analyse fondamentale ni l’analyse technique, mais plutôt sa gestion du risque et sa psychologie…
Nathanael Dumortier
Merci pour ton commentaire.
Les adeptes de l’AT affirment même souvent que le marché est totalement efficient, ce qui est un non-sens étant donné que s’il l’était, il serait impossible de le battre sur une longue durée, faisant de l’analyse technique une perte de temps, même pour ses adeptes.
Par contre, ce dont tu parles dans le début de ton commentaire n’est pas de l’AT mais l’étude des cycles boursiers, qui est un domaine très intéressant et très utile en investissement, mais ce n’est pas de l’analyse technique 🙂
Taxil
Bonjour,
Je viens de finir la première lecture de votre article qui présentent de nombreux arguments intéressants pour comprendre le caractère fantaisiste de l’analyse technique, et je tombe en bas de page sur un lien vers un autre article publié sur votre blog :
” L’Analyse Technique De Nos 5 Actions Favorites ”
Est-ce bien sérieux tout cela ?
Cordialement,
Nathanael Dumortier
Bonjour,
Il s’agit en fait d’un ancien article qui n’a pas été publié par nos soins mais par une personne “invitée” (il s’agissait d’un échange de bons procédés).
Précisons que l’article est signé par moi-même car la personne n’a pas de compte sur le blog.
Mais vous avez raison, je viens de supprimer cet article car, non seulement il est périmé, mais surtout, nous ne croyons absolument pas à l’analyse technique et ça pourrait entacher la crédibilité du blog.
Merci de me l’avoir signalé,
Cordialement.