WisdomTree Europe Defence : l'unique ETF sur la défense européenne

Jusqu'à présent, ceux qui voulaient investir dans le secteur de la défense devaient le faire via ces ETF qui regroupent des entreprises européennes et américaines. Il n'y avait en réalité aucune possibilité pour eux de n'acheter que des sociétés européennes. C'est maintenant possible grâce au nouvel ETF WisdomTree Europe Defence.

Cet ETF, coté à Londres, Milan et en Allemagne sur le Xetra, réplique l'indice WisdomTree Europe Defence, indice qui a été créé par WisdomTree préalablement au lancement du tracker. Il suit la performance d'un panier d'entreprises européennes du secteur de la défense.

Nous allons donc rapidement voir ce qu'il contient et s'il n'est pas déjà trop tard pour investir dans le secteur. Mais tout d'abord, passons à sa petite fiche descriptive...

Fiche du WisdomTree Europe Defence

• Code ISIN : IE0002Y8CX98
• Ticker : WDEF/WDEP
• Frais annuels : 0,40%
• Domicile : Irlande
• Réplication : physique
• Distribution : capitalisation
• PEA : non

On constate qu'avec 0,40% de frais de gestion, il est plutôt dans la moyenne basse du secteur. L'ETF le moins cher dans le domaine de la défense globale étant l'ETF d'iShares à 0,35% et que je passais en revue dans cet article.

On constate aussi qu'il est de capitalisation, ce qui est plutôt intéressant pour échapper à la taxe sur le dividende, et qu'il n'est pas éligible au PEA. Pour nos lecteurs belges, bonne nouvelle : aucun compartiment du tracker n'est enregistré en Belgique. La taxe à l'achat de cet ETF sera donc de 0,12% et pas de 1,32%.

La composition du WisdomTree Europe Defence

Sans surprise, c'est Rheinmetall qui occupe la première place du panier, avec un poids de presque 20%. Elle est suivie par l'italienne Leonardo, qui pèse 15%. On retrouve ensuite SAAB et l'anglaise BAE Systems, qui sont toutes deux pondérées à 10% environ. Ensuite viennent Thales, Rolls-Royce, Safran, Airbus, Kongsberg Gruppen et Melrose Industries, qui pèsent entre 9 et 2,5%.

Au niveau de la répartition géographique, l'Allemagne y occupe la pole position, suivie du Royaume-Uni, de la France, de l'Italie, de la Suède, des Pays-Bas et de la Norvège. C'est donc un panier tout à fait conventionnel, pondéré par capitalisations boursières.

La liquidité de l'ETF

Comme il n'a été lancé que le 4 mars 2025, ce tracker est encore petit : à peine 23 millions d'euros d'actifs sous gestion.

Le hic, c'est que WisdomTree n'est pas BlackRock. L'émetteur ne gère que 6,6 milliards de dollars d'actifs, et donc, la taille de ses trackers augmente nettement moins vite que ceux d'iShares, y compris ceux qui répliquent un thème aussi porteur que la défense européenne.

Selon moi, il faudra donc patienter avant d'investir dans cet ETF. Attendre combien de temps, je n'en ai pas la moindre idée, mais il faudrait idéalement qu'il atteigne une taille de 100 millions d'euros avant d'y mettre ses billes.

Vous pouvez toutefois fréquemment surveiller à combien il en est sur la page officielle de l'ETF à la dénomination Total AUM of fund. Je pense malgré tout qu'au vu de la demande pour ce type de produit, il peut grossir assez rapidement.

Mais la défense européenne est chère, non?

Si vous vous posez cette question, vous avez raison. Le secteur est fortement valorisé car les opérateurs anticipent le fait que des quantités massives d'argent vont y être injectées au cours des prochaines années, surtout en Europe.

Le ratio cours/free cash flow de l'ETF WisdomTree Europe Defence est maintenant à 20, le ratio cours/bénéfice à plus de 40, et le price to book à 5,7. Le PER devrait diminuer à 30 l'année prochaine grâce à la forte croissance bénéficiaire des sociétés qui composent le tracker. Qu'à cela ne tienne, même 30, cela reste un peu cher pour la sphère de la défense.

Selon moi, le train de l'investissement dans le secteur de la défense européenne est donc déjà passé, sauf pour le trader qui cherche à grapiller quelques pourcents avec l'effet momentum. Celui qui veut investir dans ce domaine pour le moyen/long terme devrait donc attendre une éventuelle correction des cours des actions de la défense avant de se lancer.

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